Les LGBTI
Les lesbiennes, gays, bisexuel·le·s, transgenres, et intersexes (LGBTI) sont socialement caractérisé·e·s par le fait de ne pas s’inscrire dans la construction patriarcale cisgenre-hétérosexuelle, c’est-à-dire à la conformité au genre attribué à la naissance et l’attirance exclusive pour des personnes de genre opposé.
Le patriarcat
Le patriarcat est avant tout la division du travail sexué, aux hommes et aux femmes sont attribués des places différentes dans le travail, les genres découlent de cette division en tant que rôles sociaux. Ce qui est admis pour les hommes et pour les femmes diffère à cause de ces rôles sociaux. Le patriarcat est la séparation de la société en deux genres distincts, c’est-à-dire deux rôles sociaux : hommes et femmes, où les hommes sont valorisés et les femmes dévalorisées, et où les seules relations acceptées sont l’hétérosexualité sous domination masculine. Bien que genre et sexualité soient deux aspects distincts, et que les lesbiennes, gays, bi, transgenres et intersexes fasse face à des problématiques spécifiques, iels luttent tou·te·s contre le patriarcat qui est à l’origine de l’oppression des LGBTI en ce qu’il impose et maintient le schéma archaïque sus décrit. De fait la lutte des LGBTI s’intègre à la lutte des femmes. Sans renversement du patriarcat, pas d’émancipation possible.
Autodéfense et solidarité
Nous, LGBTI, sommes victimes de discriminations, de harcèlements et de violences en famille, au travail, et dans la société en général ; allant de cyber-harcèlements, passages à tabac, jusqu’au meurtre, en passant par une violence quotidienne subie en particulier par les personnes trans, dont certains·es sont en danger par le simple fait d’être dans nos rues. S’ajoute à cela une oppression exprimée par la société qui a un impact sur notre façon de construire nos vies. Selon les études officielles le taux de suicide chez les personnes LGBTI est trois fois supérieur à celui des hétéro. Cela nuit beaucoup à nos vies, ainsi qu’à l’organisation et à l’efficacité de nos luttes. Nous ne devons plus ni nous cacher ni accepter de relations déshumanisantes, car nous sommes légitimes à avoir une famille, des enfants et une place égale dans la société.
Face à cette situation inacceptable il est nécessaire de nous organiser et de développer une pratique d’autodéfense et de solidarité.
Lutte des classes
Notre société est capitaliste, c’est-à-dire qu’une poignée de bourgeois s’enrichit sur le travail du prolétariat qui vit dans la précarité et dans la misère alors qu’il produit tout ce qui est nécessaire pour vivre. Nous les LGBTI, sommes parmi les plus durement touchés par la précarité engendrées par le capitalisme au pouvoir, à laquelle s’ajoute la marginalisation, qui nous exposent à des situations et comportements auto‑destructeurs (drogue, alcool, prostitution, etc.). Nous n’avons pas à accepter cette double peine. Sans renverser le capitalisme, nous resterons vulnérables, capitalisme et patriarcat sont les deux sources de notre oppression. L’État étant l’outil de domination de la bourgeoisie sur la société, les institutions actuelles dans l’État français, dont la police servent les intérêts de la bourgeoisie, on ne peut donc pas compter sur l’État.
Internationalisme
Le capitalisme étant au stade de l’impérialisme, une poignée de pays contrôlent l’ensemble de l’économie mondiale. Les discriminations qui touchent les LGBTI localement touchent les LGBTI de toutes les populations à travers le monde. Notre combat s’inscrit donc dans l’ensemble des luttes internationales, et nous devons dénoncer l’instrumentalisation de notre cause à des fins racistes et malhonnêtes et affirmons notre solidarité avec les peuples et les LGBTI de tous les pays.
Abolitionniste, mais pas prohibitionniste
La prostitution se présente parfois à nous comme un moyen de subsistance, étant soumis parfois très jeune à la précarité liée à la violence du fait du rejet de nos famille et de la société en générale. La prostitution, parce qu’elle rapporte de l’argent, est souvent considérée à tort comme un travail comme un autre. Pourtant il s’agit d’une forme de la violence masculine la plus radicale contre les femmes, et nous refusons d’accepter et de banaliser une forme d’exploitation des corps aussi violente sans la dénoncer pour ce qu’elle est. Les prostitué·es sont victimes et non bénéficiaire de la prostitution, car la prostitution en rendant accessible aux hommes le corps des femmes (en grande majorité) moyennant de l’argent les réduit inévitablement au rang de marchandises. Nous considérons donc que la pratique de la prostitution est une forme de répression patriarcale.
Pour autant, si l’infime minorité de prostitués·es qui ne subissent pas leur condition jouissent d’une tribune importante et d’une malheureuse influence, ce sont bien en très grande majorité les personnes issues de l’immigration clandestine qui subissent un chantage « au passage de frontière », les personnes précaires issues de l’immigration ou encore des LGBTI rendus à eux-même sans ressources, qui, eux, souffrent quotidiennement de leur situation et développe souvent des séquelles psychologiques importantes. C’est cette partie étouffé par des discours libéraux à laquelle nous devons venir en aide, et organiser afin qu’iels n’aient plus à subir ces viols, car rappelons qu’un homme avec les moyens de se le permettre paie quelqu’un·e pour du sexe, en échange de ce qui représente sa survie, ne constitue pas un rapport consentant.
Discriminations médicale
Des associations de médecins, comme la SoFECT, nuisent aux personnes trans et ne remplissent pas leurs rôles d’accompagnement psychologique et médical par leurs pratiques qui mettent en danger et désinforment. Passer par des institutions privées étant très onéreux les personnes trans issues des milieux populaires sont donc les plus touchés. La politique bourgeoise écarte également l’accès à ces droits humains aux personnes étrangères, venues précisément fuir une répression encore plus forte dans leur pays.
De même, les personnes intersexes subissent des opérations médicalement inutiles dès leur naissance afin de les conformer au petit cadre rétrograde que l’État bourgeois impose, les empêchant souvent de choisir leur opération (ou de ne pas en faire) une fois leur propre identité de genre construite. Les parents, mal informé par la propagande réactionnaires n’ont souvent pas le choix que d’accepter ces actes barbares consistant, par exemple, à effectuer des vaginoplastie sur des enfants.
Il est important d’organiser une alternative pour que nous, personnes trans, puissions transitionner sans violence et manipulation ; et, quoique la France ait été plusieurs fois condamnée par l’ONU pour le traitement réservé aux personnes intersexes, nous ne devons pas nous en remettre à des institutions bourgeoises et nous organiser nous-même pour défendre nos droits.
Révolutionnaires
La solution ne viendra pas de l’extérieur, nous devons développer notre propre force, et nous inscrire dans un mouvement révolutionnaire afin de nous débarrasser du vieux monde. Nous nous inscrivons donc au sein de la lutte des classes, car la place des LGBTI se trouve aux cotés du prolétariat.