Nos fiertés ne sont pas à vendre

Le mois des Prides est arrivé, dans de nombreuses villes des cortèges festifs fleurissent et le temps d’un après midi on peut se retrouver, marcher ensemble, et pour beaucoup avoir l’impression de respirer.

Toutefois, en constatant ce qu’est la Pride aujourd’hui, et en connaissant son point de départ, nous ne pouvons que déplorer son évolution au fil du temps. Tout a commencé avec les émeutes de Stonewall, qui furent un grand élan de révolte des LGBTI face au harcèlement policier, face à la violence de l’état bourgeois ! Dans un contexte ou nous étions traqué·e·s et marginalisé·e·s, contraints de vivre en paria et de fréquenter des lieux tenus par des mafieux. Depuis ce jour nous célébrons la première Pride, notre cri de révolte pour la dignité et nos droits.

Pourtant la Pride est maintenant une opération marketing ou les commerçants, l’État, etc, se donnent bonne image à moindre frais sur notre dos, tout en refusant les revendications et slogans politiques. C’est ce que nous appelons le Pink Washing, c’est à dire, l’utilisation de notre mouvement pour se donner une image correcte, progressiste, et ouverte alors qu’on nous fait taire ou qu’on nous instrumentalise. L’un des meilleurs exemple de ça, c’est celui de l’affaire des passages Piéton de Bordeaux: La ville, depuis longtemps dénoncée pour sa passivité face aux crimes LGBTIphobes, à décidée de simplement repeindre des passages piéton aux couleurs arc-en-ciel, il s’agit d’une récupération honteuse et hypocrite de nos luttes. Des organisations réformistes comme « l’inter-LGBT » veulent faire de la Pride une marque déposée, une part de marché, se détournant de la lutte contre le système capitaliste – patriarcal.
La dépolitisation de la Pride est telle que l’État et ses représentants y prennent part. Cet État qui enferme les femmes trans à l’isolement dans les prisons pour homme, comme ce fut le cas pour Kara, l’une des inculpés des procès du quai de Valmy. Sa police est aussi présente, au travers de sa vitrine: le « Flag! ». Cette même police contre qui nous nous sommes révolté dans le passé, celle qui nous à longtemps harcelé·e et qui continue de s’en prendre a nous.
La dépolitisation de la Pride s’accompagne de l’hypersexualisation des corps, qui contribue à nous marginaliser et nous fétichiser. Le Pink Washing nous prive de parole, de dignité, et fait de nous un objet de divertissement, une caution « fun et tolérance » ou encore un outil servant à justifier des politiques racistes et impérialistes.

Pourquoi la Pride est un événement politique ? Parce que nous comptons nos morts , victimes d’agressions, de meurtres, de violence banalisées et exacerbées par le système capitaliste – patriarcal qui nous opprime et qui pousse les plus vulnérable d’entre nous au suicide. Le combat contre ces violences que nous subissons sont ce pourquoi nous luttons. Pas parce que nous aimons le faire, mais parce que nous n’avons pas d’autre choix. Nous avons un monde a gagner. Nos vies sont précieuses, nous devons nous défendre et nous entre aider, nous organiser pour faire face à ces violences qu’elles soient physique ou psychologique, avec le harcèlement quotidien, ou idéologique à travers le Pink Washing et la Pride libérale qui trahit notre mouvement.

Si les émeutes de Stonewall nous on montrées quelque chose, c’est que notre salut passe par la lutte.
Contre l’oppression nous avons toujours raison de nous révolter.
Reconquérons la Pride, dénonçons et chassons les escrocs qui profitent de nous pour leur commerce, faisons entendre nos revendications et nos mots d’ordre !
A bas l’État bourgeois et le système patriarcal!